Travail en longe

Le travail en longe peut être très intéressant, mais mal fait particulièrement néfaste. Il faut faire bien attention à trois éléments principaux :

  • le matériel utilisé
  • la durée du travail
  • la qualité du travail

La longe doit toujours être détendue et le cheval dans le calme.

MATERIEL

Je préconise d’utiliser un caveçon qui est mieux adapté qu’un licol pour longer. Je déconseille très fortement l’utilisation du mors.

Le caveçon doit être adapté au travail de longe (bien le choisir et ne pas prendre un caveçon d’attelage par exemple). Le modèle présenté ci-dessus est un modèle espagnol, les anneaux sont petits, le cuir est souple donc facilement ajustable. Il ne doit pas flotter sur le chanfrein.

Avec le dessin ci-dessous, on voit le type de torsion que l’on inflige à l’encolure en licol ou sur mors, avec un cheval qui tire.

Le fait de pouvoir entraîner le bout du nez avec le caveçon vers l’intérieur du cercle est donc moins contraignant pour l’encolure du cheval. Avec le licol ou le mors, c’est le côté de la tête que l’on entraîne vers l’intérieur du cercle. On voit sur le dessin les contraintes qui peuvent être engendrées au niveau des vertèbres.

Il faut préciser que ces contraintes sont générées quand le cheval tire. Maintenant, qui peut assurer quand il va entamer une séance de longe, que le cheval ne va pas, à un moment ou un autre, se mettre à tirer? Qu’il est sûr qu’il n’aura pas peur?

Si le cheval résiste par la traction au longeur avec un caveçon, il ne peut que s’arrêter car il se retrouve perpendiculaire au cercle. Il faut le remettre alors dans le calme et le reprendre. S’il continue son mouvement en avant sur le cercle, il aura la tête tournée vers nous, et le cercle va rétrécir.

Utilisons un peu “d’équi-morphisme” : Que donnerait l’action d’une traction si vous aviez un mors simple dans la bouche? Mettez votre index droit dans la bouche et tirez vers la droite (par la commissure). Résistez avec la tête. Vous verrez que votre nez va tenter d’aller vers la gauche. Pour le mors à aiguille, la traction se fait quand même sur le côté de la tête. Essayez en tirant par la commissure et en poussant avec la main gauche sur la commissure gauche. Pour voir ce que ça donne avec le licol, prenez la peau sous la gorge et tirez…Même effet. Maintenant, comparons l’effet d’un caveçon : attrapez-vous le bout du nez avec la main droite et tirez vers la droite. Résistez… Vous voyez, à part vous mettre perpendiculaire et à la limite reculer, vous ne pouvez pas faire grand chose. Et en plus, cela fait moins mal au cou.

Les actions de longe se répercutent de façon multipliée sur le mors. Or celui-ci n’est pas fixe dans la bouche, donc c’est très mauvais pour les dents qui se prennent des coups. Le caveçon (qui doit être ajusté) ne bouge pas, donc il n’y a justement pas de coups sur le chanfrein. Et le cheval ne s’appuie pas dessus. Le travail en longe sur le mors n’a rien à voir avec l’action des doigts sur les rênes. L’action est perpendiculaire et avec beaucoup moins de finesse. La longe envoie un signal très amplifié et par contre, côté longeur, on ne sent pratiquement rien de ce que le cheval tente d’envoyer comme signal (contrairement à ce que l’on peut ressentir avec les rênes en main).

Quoi qu’il arrive, longer entraîne des contraintes dans les jarrets.
Avec caveçon, contraintes dans les jarrets uniquement,
Avec licol, contraintes dans les jarrets ET sur l’encolure,
Avec filet, contraintes dans les jarrets ET sur l’encolure ET sur la bouche.

DUREE DU TRAVAIL

Comme on l’a vu, longer entraîne, quoi qu’il arrive des contraintes. Il faut donc, adapter la durée du travail. Un jeune cheval ne devra pas supporter plus de 5 minutes à chaque main et un cheval bien entrainé ne devra pas être longé plus de 10 minutes à chaque main.

QUALITE DU TRAVAIL

Ce qui est éprouvant dans le travail en longe c’est le fait d’être en permanence sur un cercle. Il est donc fondamental d’envoyer son cheval sur des lignes droites régulièrement pour ensuite le reprendre sur le cercle. Ces lignes droites seront l’occasion de demander, par exemple, des extensions d’allures.

Il est possible en sortant d’un petit cercle de demander une extension sur une ligne droite en se mettant à courir à côté (en arrière de l’épaule).

LE CHANGEMENT DE MAIN

Les chevaux ont un côté plus souple et sont plus facile à longer de ce côté là. A tel point, qu’il leur est parfois difficile de changer de main. On peut apprendre le changement de main en longe, grâce à un exercice que je vous présente en licol, mais que j’ai enseigné précédemment en liberté.

Le but de l’exercice est de le faire passer d’un côté puis de l’autre de toi sans bouger d’un ïota. C’est la position corps qui va lui indiquer ce qu’il doit faire, la main qui tient la longe lui indique la direction où il doit aller, l’autre main (dont l’index est pointé vers la croupe) et l’inclinaison du buste vont repousser ses hanches quand il le faut.

Il faut bien ramener le corps du cheval perpendiculaire au mur, ainsi, on peut ensuite compliquer l’exercice en lui demandant d’effectuer des pas de côté le long du mur. Là, il “suffit juste” de le repousser en marchant sur lui et en poussant alternativement les hanches puis les épaules du regard (aidé du doigt pointé si ce n’est pas suffisant).

On peut aussi faire cet exercice sans licol.

En longe, le principe est exactement le même, mais il est plus aisé de commencer par l’autre exercice puisque le mur va aider à canaliser la direction.

Finalement en longe sur caveçon, le changement de main se présente ainsi :