Quand le cheval se couche suite à une demande de notre part, c’est une grande preuve de confiance qu’il nous fait… en effet, il ne peut pas fuir et il est important de ne pas le brusquer sur cet exercice qui est loin d’être évident pour lui.
Je laisse d’abord le cheval en liberté dans un endroit où il y a du sable. Tout cheval normalement constitué va se rouler. Là, il faut bien l’observer et essayer de faire pareil que lui, c’est à dire, que quand il gratte, on gratte le sol, ensuite il va tourner sur lui-même, puis pencher la tête en premier puis les genoux puis les postérieurs vont se plier. Certains chevaux ne font pas dans cet ordre là, c’est pourquoi je ne donne pas une méthode, mais plutôt une “approche”. Le but est de bien voir comment il fait lui pour l’imiter parfaitement.
Ensuite, on va essayer de prendre la main, c’est à dire de se mettre à faire tout ce cinoche et de voir ce qu’il fait. Un jour, au moment où vous allez gratter le sol, il va le gratter aussi. L’amorce est gagnée!
Il ne faut surtout pas bloquer le mouvement en avant, un cheval a besoin de vérifier que le sol est bon avant de se coucher, c’est pourquoi il gratte. Il va donc tourner et aller voir à d’autres endroits. Notre présence le gêne encore un peu, surtout au début, il sait que couché il ne pourra pas fuir. C’est une des plus grandes confiances qu’il puisse nous faire. Il est important de gratter (c’est à dire lui montrer où se coucher) à un endroit confortable pour lui, pour qu’il ait confiance et accepte de le refaire.
Donc ensuite on se penche en avant (encolure vers le sol) et on fait mine de s’accroupir par petits gestes un peu secs (comme le cheval fait, regardez bien avant de lui demander).
C’est à ce moment que je lui donne une friandise (que j’ai à la main, car au début, il se relève presque immédiatement).
Il faut ressentir énormément de joie et avoir comme le cœur qui explose de contentement. Le cheval le ressent très nettement et voyant dans quel état d’allégresse son action nous a mis, il le refera rien que pour ressentir encore ce bonheur.
Il faut évidemment aussi mettre un code pour le faire se relever, ce qui n’est pas toujours gagné… C’est à ce moment-là que l’on peut travailler la position assise.
Tous les chevaux (et même les poneys) acceptent volontiers de se coucher quand on leur demande gentiment (et dans leur langage).
J’ai souvent été questionnée pour connaître l’utilité de pouvoir coucher son cheval à la demande. L’une des applications est de pouvoir se hisser sur son dos sans efforts quand la souplesse commence à nous faire défaut.
Tatiana, inspirée par le site de l’Escuderia a demandé à son merveilleux Jacero (lusitanien cremello de toute beauté) de bien vouloir se coucher grâce au principe de l’imitation. Celui-ci ne s’est pas fait prié longtemps et voici le résultat en image…
Elle ne s’est pas arrêtée là puisqu’elle a continué le travail en intégrant le “assis” avant que le cheval ne se relève…
Je remercie Tatiana pour le prêt de ces superbes photos qui reflètent un travail tout en douceur et dans le respect du cheval.