POURQUOI NE PAS UTILISER LES ENRENEMENTS ?
- la fixité des enrênements peut entamer la sensibilité de la bouche du cheval
- monté, rien ne vaut une bonne main.
- la contrainte exercée par les enrênements peut empêcher le cheval de s’exprimer (gêne, douleur…). Forcer sur une gêne physique peut entamer le moral du cheval et/ou aggraver la gêne.
- le cheval doit trouver en liberté son propre équilibre.
- les enrênements à système de poulies, peuvent entraîner des actions et contraintes involontairement trop fortes de la part du cavalier sur le cheval.
- lors d’un effort intense pour le cheval (placé ou seulement tendre le dos pour certains), celui-ci doit pouvoir faire des pauses régulières, ce qui n’est pas permis par les enrênements fixes.
- la plupart des enrênements ne se préoccupent que du “placé tête/encolure”, on obtient alors un placé artificiel, où le cheval risque de ne pas tendre son dos, voire le creuse, c’est une attitude fausse.
- pour fuir l’enrênement, le cheval a parfois tendance à s’encapuchonner, entraînant des contraintes douloureuses sur la nuque.
- utiliser un enrênement pour régler un problème, c’est souvent supprimer la conséquence à la place de la cause
- les enrênements sont trop souvent à tort utilisés pour contenir un cheval vif… voire en extérieur (balade) où le port des enrênements peut devenir dangereux (manque de balancier de l’encolure, difficulté pour le cheval d’élargir sa vision, stress…).
- les seuls cavaliers qui pourraient être susceptibles de ne pas mal se servir des enrênements pas trop contraignants sont justement les cavaliers qui savent se passer des enrênements…
- bon nombre de cavaliers n’auraient pas “besoin” d’enrênements s’ils mettaient un mors abaisseur (et pas un releveur) à leur cheval…
- bien souvent, les enrênements contraignent le cheval dans une attitude qu’il n’est pas prêt à tenir… le travail musculaire doit toujours être très progressif. Les enrênements accélèrent cette “progression” d’autant qu’ils limitent les possibilités d’expression du cheval.
Ce qu’en pensent les Maîtres:
Pour citer Oliveira “Il vaut encore mieux courir le risque de perdre un peu le contact que de ne pas rendre” condamne l’emploi des rênes fixes à mon sens. Il ajoute “Il faut avoir une main immobile avec des doigts mobiles”. Comment une rêne fixe peut-elle rendre cet effet?
Lhotte étant un élève de Baucher, il est étonnant qu’il soit passé outre l’un des principes de ce dernier : “Je n’ai pas besoin d’ajouter que, puisque je nie l’utilité des mors durs, je repousse, par la même raison, tous les moyens en dehors des ressources du cavalier, tels que les martingales, piliers, etc…”
Le colonel carde, quant à lui pense, en parlant des enrênements, que “Comme le Général Durand, je considère qu’ils ne “sont utiles qu’à ceux qui peuvent s’en passer””.
En ce qui concerne les piliers, La Guérinière (qui par ailleurs ne monte ni ne longe avec des enrênements) explique dans son traité l’utilisation qu’il préconise pour les piliers. En l’occurrence, les longes sont attachées sur caveçon (et non sur la bouche) et cela ne contraint pas (comme des rênes fixes) le cheval dans une position tête-encolure avec un angle bloqué.